des rêves anciens. Comment en sommes-nous arrivés là? (…) On vous le racontera autour de la pipe à eau dans les fumeries de haschich, entre une quinte de toux et un éclat de rire.» (p.507).
Dans la première partie, le Fondateur confie la gestion du waqf à son jeune fils Adham plutôt qu'à l'aîné Idris, dont la colère provoque l'expulsion. Adham à son tour est chassé pour avoir voulu connaître le Livre des Dix Conditions, gardé sacré dans la chambre du père. Exclus du paradis terrestre, Adham doit travailler pour vivre et sa femme enfanter dans la douleur. Leurs fils s'entre-tuent: vous voyez l'allusion, non?
Le Fondateur s'étant ensuite retiré du monde pour vivre cloîtré dans la "Grande Maison" entourée de hauts murs, périodiquement se trouve posée la question de la succession de l'Intendant et du remplacement des futuwwas. Le petit Gabal barbotait tout nu dans un ruisseau quand il fut recueilli et adopté par la femme de l'Intendant. Devenu adulte, il va se dresser contre l'arbitraire et se réfugier chez un magicien qui lui apprend l'art de charmeur de serpents. Gabal utilise cet art pour débarrasser le quartier du fléau des serpents puis il réussit à faire périr les futuwwas déconsidérés dans un passage envahi par les eaux. Son triomphe sera cependant de courte durée car « le fléau de notre quartier c'est l'oubli» déplore Mahfouz.
Rifaa est un apprenti menuisier ému par Yasmina la prostituée sa voisine au point de l'épouser. Inspiré par le Fondateur, il ne parle plus que de l'amour du prochain et de la guérison des malades. « Parmi ses anciens malades, Rifaa avait choisi quatre amis, nommés Zaki, Husayn, Ali et Karim ; ils étaient ensemble comme des frères. Aucun d'entre eux n'avait connu l'amitié auparavant ; Zaki était un vagabond, un chômeur professionnel, Husayn un opiomane invétéré, Ali un apprenti futuwwa et Karim un petit souteneur. Grâce à Rifaa, ils étaient devenus des hommes droits et bons.» La vertu de Rifaa menace l'injuste pouvoir établi. Cela lui vaut l'estime de tous les pauvres et malheureusement, après un dîner avec ses amis, les coups de gourdins des futuwwas du quartier. Rifaa mort, on ne retrouve pas son cadavre...
Qasim est un pauvre berger qui épouse une riche veuve. Se croyant inspiré par le Fondateur, il prophétise le partage des richesses du waqf, il doit s'enfuir du quartier et se réfugier dans un camp improvisé dans la montagne. Les futawwas l'attaquent et sont vaincus. Qasim, veuf de Qamar, épouse ensuite une collection de jolies nanas : son oncle Zakariya « affirmait qu'il voulait ainsi établir des alliances avec tous les clans. Mais la plupart des gens n'allaient pas chercher si loin. Disons-le franchement : on le respectait plus encore pour sa virilité que pour tout le reste.» Le bilan de l'époque de Qasim est que le quartier est restauré et la concorde règne… provisoirement.
Arrive alors Arafa, avec Hanach son gnome de frère, tous deux nés d'une sorcière et de père inconnu. Son truc à lui c'est l'alchimie : c'est par la connaissance qu'il veut sauver le monde. Il invente une sorte de viagra pour se faire bien voir d'Aggag son futuwwa et le cocktail molotov pour éliminer qui voudrait le tuer. Arafa-la-science rêve de s'emparer du Testament de Gabalawi qu'il considère comme un thesaurus alchimique. Il s'introduit dans la Grande Maison par un souterrain, tue un vieux serviteur: Gabalawi en mourra d'une crise cardiaque. Par les mêmes moyens il pénètre chez le futuwwa, le poignarde, puis élimine ses gardes du
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